VIVRE NOS CONVICTIONS POUR UN NOUVEL HORIZON !

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" La vraie révolution est celle qui nous amène à nous transformer nous même pour transformer le monde. "

Pierre RABHI

http://www.pierrerabhi.org/


Pour nous contacter: assoculture.horizon@gmail.com

Thiébaud SPECHT, Président fondateur et Trésorier
Vanessa BEAUFILS, Vice-présidente / Médiatrice de groupe

Jérôme Caye, Président d'honneur et Secrétaire

Florence BASTIEN, Responsable Communication et évènementiel





lundi 1 février 2016

NOTRE PROGRAMME PERMACOLE


Pour notre design, nous avons utilisé la méthode « WASPA » qui suggère de réfléchir dans l’ordre suivant la mise en place de l’eau (Water), des Accès, des Structures, des Plantes et des Animaux. Une réflexion supplémentaire sur la mise en place de haies brise-vents et de coupe-feux a été faite au regard du contexte de notre lieu.

  1. LA GESTION DE L’EAU


La région est sèche, et le terrain est exposé au nord-ouest, c’est-à-dire en plein vent (asséchant) et au soleil du soir (brûlant en été, celui dont il faut protéger les végétaux !). La gestion de l’eau (en plus de celle de l’ombre que nous verrons ensuite) est donc un point majeur dans notre design. Nous avons intérêt à garder l’eau le plus longtemps sur le terrain. Pour cela il faut la ralentir, faire en sorte qu’elle soit infiltrée et diffusée au mieux dans le sol et la stocker (en la prélevant aux points les plus hauts).

Freiner l’eau dans la pente

La première chose à faire sera de créer des swales le long de courbes de niveau. Le swale est une technique qui consiste à créer un caniveau associé avec une butte (en aval), de sorte à ce que l’eau qui coule en amont du caniveau s’accumule dans celui-ci et s’infiltre à ce niveau, incapable de ruisseler plus bas du fait de la butte.

Nous testerons différentes méthodes de rétention de l’eau, notamment avec les branchages, rondins de bois et pierres, présentes en abondance sur le terrain.

Stocker l’eau

Pour l’arrosage spécifique de certains végétaux, de l’eau nous sera indispensable. Un récupérateur d’eau de pluie est déjà en place et récupère les eaux qui s’écoulent sur le toit de la maison.
La mise en place d’une mare est à envisager au niveau de la zone boisée (plutôt humide). Elle permettra en outre d’attirer une grande biodiversité utile à notre système. Quelle méthode ? Se renseigner si relevés hydrographiques existants ? Comment valoriser cette eau visiblement présente pas loin de la surface…
  1. LES ACCES

Les chemins

Un chemin traversant le terrain est déjà en place. Un autre chemin allant de la « barrière » en bois (future zone de parking des voitures) à la zone boisée est à délimiter.
Des plus petits chemins pour pouvoir se déplacer dans le futur jardin-forêt sont à réfléchir : forme, etc. ?

Accessibilité aux personnes à mobilité réduite

Un des objectifs de ce lieu est de pouvoir accueillir des personnes à mobilité réduite et donc d’aménager les accès en fonction.

Le chemin des sangliers

Quelques sangliers ont eux aussi été séduits par ce lieu et viennent souvent y faire un tour. Nous ne souhaitons pas clôturer, mais tester une première méthode de cohabitation et de délimitation de nos territoires respectifs. Il s’agira de faire comprendre aux sangliers que nos sommes présents, tout en leur laissant la place pour se cacher des chasseurs, manger quelques glands, et descendre s’abreuver à la Mosson. Leur chemin d’accès à la rivière ainsi que certaines zones que nous souhaitons cultiver (notre jardin forêt en priorité, le potager étant déjà clôturé) seront délimités à l’aide de gabions (murs de pierres –présentes en quantité sur place- retenus par des armatures solides), et nous verrons bien s’ils décident de s’y tenir ou non !
  1. LES STRUCTURES


3 lieux seront à aménager pour des structures :
  • la zone du poulailler
  • le lieu de vie : repas, réunions, partage etc. (où nous nous sommes réunis). Une haie brise vent sera à réfléchir (bambous ? mais dans ce cas la vue sera peut-être cachée…). La construction d’un four à pain/pizzas en terre paille ainsi qu’un rocket-stove seront ont été évoquées
  • la zone de l’ancienne piscine (zone plate) pour faire l’objet d’un futur habitat (tiny house, tipi, yourte, maison en terre paille…) et sera elle aussi protégée par un brise vent (bambous OK)
  1. LES PLANTES

Le potager

Une haie brise vent supplémentaire sera plantée au niveau du potager, lui aussi  très exposé au vent. On pourra mettre en place une haie avec des plantes aromatiques (lavande, romarin, sauge, sarriette, santoline, absinthe), des groseilliers maquereau et des artichauts violet de Montpellier et vert de Provence.

Une butte pérenne (type butte Emilia Hazelip mais améliorée et adaptée au climat) pourra être testée au niveau du potager. Un compost sera mis en place.
Différentes techniques originales de culture pourront aussi être testées : trous de serrure, spirales aromatiques, etc.

Le jardin forêt

Deux espaces de jardin forêt seront mis en place : un espace sous la zone boisée déjà existante, un autre au niveau de la parcelle proche de la route (zone ouverte).

Espace 1 : l’aménagement de la forêt existante

Nous commencerons à planter les arbres fruitiers et plantes compagnes sous le couvert forestier et étalerons l’espace au fur et à mesure de la croissance des plantes.

Espace 2 : la création d’un jardin-forêt à partir de « noyaux »

Cet espace en friche sera progressivement aménagé avec des noyaux très densifiés et diversifiés d’arbres fruitiers accompagnés de plantes qui favoriseront leur croissance en leur apportant de l’azote, en leur apportant de l’ombre, de l’humidité au sol en le couvrant, etc. Cette zone est plus aride que la précédente : nous favoriserons ici les espèces plus résistantes à la sécheresse (amandiers, pêchers, abricotiers, jujubiers, néflier du Japon, arbousiers, feijoa, argousier, Eléagnus…). L’idée est que ces noyaux s’agrandiront au fur et à mesure de la croissance des végétaux, jusqu’à coloniser toute la parcelle.
  1. LES ANIMAUX

Le poulailler

Il sera aussi nécessaire de mettre en place une haie brise-vent supplémentaire au niveau du poulailler. On privilégiera pour cette haie des plantes appréciées par les poules : sureaux (riches en protéines), lyciet (Lyium ferocissimum, qui résiste au vent et dont les baies et graines sont appréciées des poules), amélanchiers, aubépines, Eleagnus et mûriers blancs ou noirs.

On plantera également des arbres fixateurs d’azote dont les gousses et/ou graines peuvent être mangées par les poules tels que le tagasaste, le caraganier de Sibérie et le févier d’Amérique.
Le long des clôtures on fera grimper des plantes telles que la passiflore, des chayotes (pérenne, fait de grand légumes verts) ou encore des doliques (sorte de haricot, il en existe des variétés pérennes).

Dans le potager on tâchera de mettre en place de la verdure et des graines qui alimentront les poules : trèfle, luzerne, chicorée, fenouil, qui peuvent être semés avec du millet, lupin ou sarrasin vivace (Fagopyrum dibotrys), de l’amarante ou encore du tournesol. Les poules apprécient les herbes telles que les bourses à pasteur (stimulent la ponte), les graines de stellaire, le gaillet gratteron, les bettes (faciles à réussir) qui pourront être semées sur place ou coupées et données au fur et à mesure.

A réfléchir : poulailler perché ?
Hôtel à insectes pour jardin permaculture

La faune sauvage

Bien d’autres animaux nous serons aussi très utiles : oiseaux, insectes, hérissons, etc. Nous leur prévoirons, en plus de la nourriture que leur sera fournie par les plantes, des habitats et abris : nous disposerons dans le terrain des tas de bois, de pierres, des perchoirs, des nichoirs, des hôtels à insectes, des points d’eau…
  1. LA PROTECTION CONTRE LE VENT

La haie brise-vent au Nord-Ouest

A Vailhauquès, la Tramontane souffle intensément. C'est un vent sec de nord-ouest très fréquent en hiver et au printemps, mais que l'on peut observer en toute saison. Une des principales limites du terrain est son exposition au vent : la pente est orientée au Nord-Ouest et donne sur un paysage ouvert. Ce vent assèche le terrain et dérange la croissance des végétaux. Une des premières choses à faire sera donc de mettre en place des haies brise vent :

  • le long du terrain en bord de route, qui permettra également d’isoler du bruit des voitures
  • le long du chemin principal qui traverse le terrain.

On pourra imaginer 2 types de haies différentes pour expérimenter leur efficacité.

Le long de la route

Les plantes que nous choisirons seront des plantes issues de zones méditerranéennes aux sols pauvres et dégradés, correspondant au sol de garrigue sur lequel nous souhaitons planter cette haie. Il sera préférable de mettre plusieurs niveaux (arbre, arbustes, buissons) pour en garantir l'efficacité. Nous penserons à bien décompacter le sol avant de planter les massifs de plantes afin que les racines plongent plus rapidement en profondeur et résistent mieux à la sécheresse (nous creuserons des trous à la barre à mine dans lesquels nous ferons un apport de terre pour les zones les plus compactes). Avant mars, il nous faudra avoir mise en terre les plants d’arbres… et en priorité toutes les espèces à feuilles caduques.
Le but est que cette haie brise-vent ne demande aucun entretien ni arrosage (on choisira les variétés réputées pour leur aptitude à supporter les périodes de sécheresse, les sols calcaires et le plein soleil), et que la diversité des plantes assure une bonne résistance aux maladies et un intérêt pour les oiseaux et les insectes (pouvoir odorant, mellifère…). Nous choisirons aussi des plantes qui nous procurerons des fruits comestibles.
Plante
Hauteur
Remarque
Goyavier du brésil (Acca sellowiana)
5 à 10 m
Fruits comestibles
Croissance rapide
Olivier de Bohême (Elaeagnus angustifolia)
2,50m
Fleurs : à odeur de miel
Hibiscus de l'île Norfolk (Lagunaria patersonii)
4 à 5 m
Croissance : Rapide
Malvacée
Laurier sauce (Laurus Nobilis)
5 m à 10 m

Leucophyllum frutescens
1,50 m

Luzerne arbustive (Medicago arborea )
2m
Fixe l’azote dans le sol !
Myrtus communis
1 à 3m
Arbuste très odorant
Fruits comestibles
Epine du Christ (Paliurus spina-christi)
2 à 3 m

Phlomis grandiflora
2,50 m

Photinia (red robin et serrata)
2,50m

Piscachier lentisque (Pistacia)
1,5m

Prunelier (Prunus spinosa)
2 à 3 m
Petits fruits bleus, acides mais comestibles
Grenadier (Punica granatum)
4m et +
Fruits si pas de sécheresse
Pyracantha
2m

Genet balai / d’Espagne (Retama)
2m

Nerprun (Ramnus alaternus)
4 à 5 m

Sumac (Rhus lancea)

Croissance rapide
Apprécié par les oiseaux (prendre des pieds femelle)
Rosier de Chine (Rosier 'Mutabilis')

Croissance rapide
Ancêtre du rosier
Sureau noir (Sambucus nigra)
3 à 8m
Les drupes attirent les oiseaux
Cassis (Senna corymbosa)
2m

Viorne odorante (Viburnum odoratissimum)
3 à 8m
Tb pour les abeilles et les papillons. Fruits consommés par les oiseaux.
Gatillier, arbre au poivre (Vitex agnus-castus)
3 m et +

Le long du chemin

Ci-dessous une autre liste possible de haie méditerranéenne proposée sur un forum (en gras les espèces comestibles), que nous pourrons tester au niveau du chemin par exemple :

Alaterne (Rhamnus alaternus), Aliboufier (Styrax officinalis), Amélanchier a feuilles ovales (Amelanchier ovalis), Arbousier (Arbutus unedo), Arbre de Judée (Cercis silicastrum), Aulne de corse (Alnus cordata), Azérolier (aubépine : Crataegus azerolus), Baguenaudier, Buis, buplèvre engainée, Calycotome, Caroubier (bord de Méditerranée), Cerisier de sainte Lucie, Charme houblon, Châtaignier, Chêne (vert, liège, kermès, zéen), Ciste, Cotinus, Ephedra, Erable de montpellier, Euphorbes arbustives, Filaire, Frêne à fleurs, Gattilier, Germandrée, Grenadier, If, Jasminum, Jujubier commun, Laburnum, Laurier, Lavande, Micocoulier de Provence, Olivier, Paliure, Pimprenelle épineuse (Sarcopoterium spinosum), Poirier faux amandier, Myrte, Pistachier, amandier, Romarin, Salsepareille, Sumac des corroyeurs, Tamarix commun, Viorne tin.

Aux endroits spécifiques

Des haies brise-vents seront mises au niveau des lieux de vie, du potager et du poulailler (voire paragraphes précédents). Au niveau des endroits les plus venteux et à protéger en priorité nous utiliserons des bambous nains et/ou noirs, dont les racines ne sont pas traçantes.
  1. LA PROTECTION CONTRE LES INCENDIES

Au regard de la sécheresse estivale et des vents fréquents, il est indispensable de protéger le lieu des incendies. On créera une ceinture de sécurité pour empêcher la propagation des flammes le long de toute la ligne sud-est du terrain en contact avec la forêt, d’où proviendraient les flammes en cas d’incendie. Les cactus et agaves, gonflés d'eau et de gel sont toutes indiquées pour retarder la propagation des flammes.
Tous les arbres ligneux à bois dense et/ou à écorce épaisse ont une résistance plus forte au feu : le bois dense, ayant une faible porosité à l’air donc à l’oxygène, empêche le feu de se propager. En méditerranée, on privilégie l'olivier, le chêne liège, ou encore l'amandier. L’Atriplex canescens et le Chromolaena odorata sont particulièrement ignifuges.
Ces pare-feux pourront servir également de pare-sangliers…
 
Un grand merci à Emilie pour son très beau travail !